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dimanche 26 février 2012

CHEVAL DE GUERRE (Steven Spielberg) : La guerre dans les yeux d'un cheval

CHEVAL DE GUERRE (Steven Spielberg) : La guerre dans les yeux d'un cheval
      
Un Spielberg :

Affiche officielle de « cheval de guerre »,
Albert (Jeremy Irvine) et son cheval Joey


"Cheval de guerre" c'est une histoire d'amitié entre un jeune homme de la campagne anglaise et le cheval qu'il a dressé. Un jour, c'est le début de la guerre 14-18 et Joey, le cheval, est vendu à un officier qui part au front. Albert promet qu'ils se reverront un jour...

En sortant du cinéma, j'ai entendu un homme dire : "ça, c'est un film bon pour un gamin de dix ans". Il est vrai que Spielberg surprend ici avec un film d'une étonnante simplicité. Un jeune homme et un cheval séparés par la Grande Guerre mais liés par une amitié exceptionnelle. De l'émotion, des beaux paysages, un cheval dans le rôle principal  : en résumé, tous les ingrédients sont là pour faire un bon film familial.

Si Spielberg revient ici encore une fois sur la guerre, cette fois ci, il le fait donc avec un regard autre. Ce film se discerne en effet nettement des autres qu'il avait réalisé sur le sujet. Ceux-ci restaient des films très sombres, désespérés. Nous sommes loin ici de l'univers d' "Il faut sauver le soldat Ryan" avec ses membres arrachés et ses gamins perdus dans l'horreur, loin du lyrisme noir de "la liste de Schindler"... C'est ici quelque chose d'un peu intermédiaire, entre E.T. et ceux là. 
          
L'émotion, les sentiments, d'habitude présentés avec finesse dans ses autres films (ceux sur la guerre pas jurassic park) sont largement mis en avant dans Cheval de Guerre, de façon presque vulgaire. Cet aspect est accentué par le jeu des acteurs. Notamment avec Jeremy Irvine, dans le rôle du jeune Albert, larmoyant au possible (la version française y est peut être pour quelque chose néanmoins). Ce qui modère ce trait du film c'est le cheval (au contraire de ce que l'on pourrait penser). Il nous fait passer en retrait, tout en nous imposant un alignement de tableaux d'horreur... Des chevaux sacrifiés pour traîner des pièces d'artillerie, deux jeunes déserteurs allemands  fusillés dans la nuit et cette scène qui deviendra sans aucun doute une scène culte du cinéma "spielbergien", celle dans laquelle on est témoins de la soudaine et momentanée solidarité d'un soldat allemand et d'un anglais qui coopèrent pour délivrer le cheval pris dans les barbelés,  puis retournent chacun de leur côté sachant qu'ils devront se battre l'un contre l'autre le lendemain.

Si on essaye de voir au travers de la naïveté apparente de "cheval de guerre", on s'aperçoit alors que que le réalisme n'est pas le propos de ce film, c'est au contraire l'espoir, la supplique, qu'il y ait eu quelque part, ailleurs que dans nos livres d'histoire, des hommes qui auraient traversé des tranchées pour libérer un cheval. Spielberg nous délivre ici un film profondément humaniste.

Pour terminer, au delà du fond, nous aurions tord de négliger la forme. Ce qui est, de mon point de vue, le grand intérêt de ce film, qui fait son originalité, c'est son allure feuilletonesque.
Cheval de guerre nous présente ses tableaux sans prendre parti : ni pour les allemands ni pour les anglais mais pour l'humanité,  ou pour un cheval. Ce cheval qui passe au travers de la guerre, intouchable, parce qu'à la réflexion il ne s'agit que d'une figure, un témoin, comme nous, un spectateur.

Anaïs F. (2011)







1 commentaire:

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